Lettre d’un cheminot gréviste 18 novembre 2007

bonjour à toutes et à tous,

Un petit message pour vous faire découvrir un texte publié sur Indymedia Grenoble. et surtout, qu'on se le dise!



Chère cliente, cher client,

Je suis en grève aujourd’hui et je l’assume. Oui, j’assume de devoir vous poser des problèmes dans votre train-train quotidien, j’assume de vous obliger à modifier vos habitudes quotidiennes.

On m’accuse de vous prendre en otage. Mais vous ai-je enfermés, vous ai-je attachés ? Non, je vous laisse libres. Libres au milieu des contraintes que vous acceptez tous les jours sans vous en plaindre. J’assume pleinement de vous laisser voir vos chaînes, parce que ces chaînes sont aussi les miennes. Parce que moi aussi, je dois faire garder mes gamins quand je commence au petit matin, moi aussi, quand je rentre le soir, j’ouvre ma boite à factures qui naguère s’appelait boite aux lettres, moi aussi je m’affale parfois dans le canapé pour manger docilement la soupe de la télé, car moi aussi, je vis dans cette société. Oui, je l’assume. Comme j’assume les contraintes de mon métier qui me font vivre à part du groupe, qui me font travailler avant vous pour vous emmener bosser et après vous pour vous ramener à la maison. Pour vous emmener dans votre famille passer les fêtes, je ne les passerai pas dans la mienne. Je vous transporte et par définition, mon travail commence là où s’arrête le vôtre, et vice versa.

Quand j’ai pris la décision de faire ce métier, il y a 15 ans, j’ai pesé le prix de ma mise à l’écart de la vie collective, par les horaires farfelus. Ce prix, je l’ai accepté et j’entends me le faire payer.

Bien sûr, je ne suis pas le plus mal loti de la terre. Bien sûr, il y a bien pire et bien plus malheureux. Mais doit-on se sentir coupable d’avoir un toit en voyant les sans-abri ? Doit-on se sentir coupable d’avoir un emploi en comptant les chômeurs ? Doit-on se sentir coupable de se défendre ?

Ma défense, je l’ai préparée. Parce que les résultats des élections de mai ne laissaient aucun doute. Le conflit aurait lieu, historiquement il devait avoir lieu. Où et quand ? Vous avez la réponse aujourd’hui. Parce que, je ne vous le cache pas, Il était encore sur le yacht de Bolloré que je mettais de coté l’argent nécessaire à ce combat. S’il le faut celui prévu pour quelques projets futiles sera utilisé et tant pis si le home cinéma ne vient pas dans mon foyer cette année. Quoi, j’aurais pu me payer un home cinéma et je suis dans la rue ? Et bien ça aussi je l’assume. Et sans aucune honte depuis que j’ai lu que la marque qui commercialise le plus grand écran plasma, un joujou à cent mille euros, visait aussi le marché des particuliers en France. On me donne 2600 euros par mois pour conduire les trains, pas pour acheter mon silence et ma docilité. On trouve au MEDEF des syndicalistes bien mieux lotis ayant toujours une larme à faire couler sur leur sort.

C’est aussi pour ça que j’assume de faire grève aujourd’hui.

On m’accuse de ne pas faire preuve de solidarité parce que la réforme est nécessaire et doit être approuvée. A force de lire les rapports du Conseil d’Orientation des Retraites, à force de lire tout ce qui peut me tomber sous les yeux parlant de retraite, du sénat au blog débile, j’ai acquis la conviction que tous cela aurait pu être évité, pour moi comme pour vous, si nos dirigeants avaient préparé ces échéances comme j’ai préparé cette grève.

On nous a parlé de catastrophe, de faillite, de banqueroute même or n’importe quel économiste honnête vous le dira, en 2000, l’effort prévisible à réaliser, sans rien changer pour les retraites, pour les 40 années à venir était calculé inférieur à celui fourni pendant les 40 années passées. On a montré que le petit bout de la lorgnette, on n’a pas dit que la richesse du pays augmenterait plus vite que cette charge, même dans les pires scénarii. Il y avait ce problème du baby boom ? Et alors, est-ce une raison pour tout mettre à bas alors qu’il suffisait de remplir le fond de réserve des retraites créé en 2002, la seule véritable réforme honnête faite sur le sujet ? Que fait un ménage quand il sait qu’une dépense va venir ? Soit il économise, soit il emprunte, soit il attend et se serre la ceinture le moment venu. C’est cette voie qu’ont choisie nos dirigeants, c’est regrettable mais je suis citoyen et je respecte les suffrages. Alors cette politique qui n’est pas la mienne, je l’assume y compris les conséquences, y compris cette grève.

Aujourd’hui, je refuse de faire mon travail dans la société parce que j’ai un différent à régler avec cette société. J’utilise un moyen légal, constitutionnel, occasionnant une gêne que j’assume pleinement parce que je suis dans une entreprise qui fait des bénéfices et qui, seule, paye les avantages de mon régime de retraite. Une cotisation patronale supérieure de près de 12% à celle de votre patron, soit environ 500 millions, pour compenser un âge de départ inférieur au vôtre, dans des conditions souvent inférieures aux vôtres d’ailleurs. Le reste ? C’est ce que nous payerions ensemble si nous étions dans le même régime. D’ailleurs la compensation entre régimes bénéficie à 93.7% aux artisans, commerçants, salariés et exploitants agricoles, et en 2015, mon régime ne sera plus bénéficiaire du système mais deviendra contributeur. Ces 12% sont à moi, pas à mon entreprise qui voudrait bien les récupérer. Comme les cotisations patronales, que les patrons appellent volontiers « charges », sont à vous, payant par avance votre droit à la santé ou à la retraite. C’est parce que la seule personne volée dans cette réforme c’est moi, j’assume totalement de réclamer mon dû. On me dit que ce sont finalement les clients qui payent. L’a-t-on dit aussi fort aux clients de Carrefour qui on payé les conditions de fin d’emploi du patron d’alors ? Le dit-on aussi fort de toutes ces retraites chapeaux, primes de départs et autres joyeusetés faites aux dirigeants des grandes entreprises ? Le dit-on aussi fort des avantages d’autres salariés ? A ce dernier titre, il est bon de calculer que 5 années de bonus sur une carrière de 40 ans ne représentent finalement guère plus qu’un mois et demi par ans. Je n’ai jamais eu de treizième mois, l’avantage est-il si exorbitant ?

Alors j’assume ne pas vouloir perdre ces 12% dans cette réforme qui ne vous apportera rien. Le gain escompté est de l’ordre de 200 millions d’euros par ans. A ce rythme, il faudra 75 ans pour rembourser les 15 milliards de cadeaux fiscaux faits cet été ! Suis-je encore Le privilégié de cette société ?

Mais plus encore. Cette réforme, comme les précédentes, vous coûtera beaucoup, elle nous coûtera beaucoup à tous. Parce que c’est la solidarité que l’on tue aujourd’hui. Cette solidarité voulue par nos pères au lendemain de la guerre, cette solidarité insupportable pour qui se réclame du libéralisme et du chacun pour soi. Cette solidarité dont le sens profond ne dépasse pas, pour notre gouvernement, la notion de l’aumône dominicale. Mais pour moi elle a un sens, parce qu’elle est profondément humaine. C’est elle, le ciment de notre société. A quoi bon vivre comme les loups où le couple dominant mange en premier et où le dernier mange ce qui reste ? Tous mangent, certes, mais est-ce le modèle que nous voulons pour notre société ? Est-ce l’exemple pour nos enfants ? Ma conviction profonde est que la société humaine ne peut être basée que sur la solidarité, sur l’entraide mutuelle. C’est ce à quoi je crois et c’est pour cela que j’assume ce combat.

Et je me souviens de 1995. Vous étiez derrière nous à 75% ! Autre époque où nous portions l’espoir, où l’on a vu des personnes venir apporter une journée de salaire dans notre caisse de grève en nous demandant de faire la grève pour eux. La grève ce n’est pas mon métier. J’assume d’avoir laisser tomber cet espoir faute de pouvoir le porter seul. J’assume aujourd’hui de me battre d’abord pour moi, règle première de cette société libérale que je veux combattre. C’est paradoxal ? Oui, mais j’assume ce paradoxe parce que vous ne m’aimez plus aujourd’hui et que cette désaffection est le fruit d’un combat que vous n’avez pas voulu mener, croyant à tort que je le ferais pour vous. Nos père se sont battus, certains sont morts, pour nos congés, nos retraites, notre santé et pour bien d’autres choses encore. Qui se souvient aujourd’hui du prix payé par eux pour nos avantages de salariés de pays riche ?

Certains perdront leur boulot paraît-il. Mais qui est assez stupide pour m’accuser moi et laisser en paix cette crevure de directeur du personnel qui utilisera cyniquement cet alibi, ce sous-homme incapable de considérer son prochain comme son égal dans la difficulté ? Et bien, oui, j’assume de fournir cet alibi fallacieux à cette personne qui ne devrait rien avoir à faire dans la société des hommes.

Il n’y a pas si longtemps, nous, cheminots, avions un slogan plein d’avenir, nous voulions partager le progrès pour tous. Souvenez-vous : « Le progrès ne vaut… » Où est-il ce progrès, aujourd’hui où l’Homme de ce siècle a enfermé sa liberté dans une télé et un portable ? Où l’on vante les soi-disant mérites du libéralisme sans parler de ses inconvénients comme la précarité ? Où l’on détruit l’avenir de nos enfants en oubliant les combats de nos pères ? Où l’on brade notre société solidaire pour peu qu’on nous fiche la paix ? Où est-il le progrès aujourd’hui ?

J’assume tout cela, chère cliente, cher client, j’assume tout.

Philippe DUVERNAY

Ce qui se passe en novembre

Salut à toutes et à tous,

Un petit messager pour vous annoncer la suite des aventures aux Bas Côtés. Ca se mélange toujours, en continuant de croire qu'en suivant les chemins de traverse, on arrive toujours là où on voulait aller!

On commence lundi 12 novembre à 20h, avec la réunion-rencontre mensuelle sur les thème de la décroissance. Pour se rencontrer, discuter, échanger des idées, partager et lancer des projets. Pour se tenir au courant, le site des objecteurs de criossance de Grenoble: http://grenoble.ouvaton.org

On continue le lendemain mardi 13 à 19h, la traditionnelle revue de la presse alternative et indépendante. Des articles, des extraits d'articles de cette fameuse presse qui peut se payer le luxe de dire ce qu'elle pense vu qu'elle ne dépend de rien ni de personne (et surtout pas de la pub!). Des morceaux chois donc du Canard enchaîné, de CQFD, de la Décroissance, du Plan B, de Silence et de l'age de faire, j'en oublie et j'en passe. C'est servi frais à l'heure de l'apéro, avec les commentaires et les réflexions de l'auditoire.

Ca se poursuit ensuite le jeudi 15 novembre, avec un café tricot, qui commence à 17h et se déroule ensuite comme une pelote de laine. Vous voulez apprendre à tricoter? Vous voulez découvrir d'autres techniques? Vous voulez partager votre savoir-faire? Ou tout simplement passer un bon moment? Eh bien c'est le bon endroit et le bon moment pour le faire. Avis aux amateurs et amatrices.

A peine le temps de souffler le week-end, et on reprend le mardi 20 à 18h30, avec la réunion de coordination pour la création d'un journal indépendant sur Grenoble. C'est un peu long à expliquer ici. Celles et ceux qui cela intéresse pourront venir se rendre compte par eux-mêmes de quoi il retourne!

Et le jeudi 22, à partir de 18h, il y a le vernissage de l'exposition de Chloé Giroud, qui réaccroche ses toiles pour un petit mois. Elle nous propose de nouvelles oeuvres, après sa série "Les Muses" qu'elle avait exposé l'année dernière.

Et le vendredi 23, que se passe-t-il donc? Eh bien à partir de 19h30, il y a les Babouches Sauvages qui viennent nous faire danser les oreilles. Ahmed et les siens ont plus d'une corde à leurs guitares et à leur oud, et après nous avoir fait découvrir la musique arabo-andalouse avec le groupe Thara, ils reviennent dans un genre musical différent, mais c'est toujours aussi bon. Car il n'y a que deux genres de musique dans le monde: la bonne et la mauvaise. Là, ce sera du swing manouches à la babouche et de la chant-son française. Et aux Bas Côtés, on ne passe que de la bonne musique (enfin, c'est mon avis). Là, l'entrée sera à prix libre, et il y aura un buffet pour manger, à prix libre lui aussi.

Et pour finir? Eh bien le mardi 27, il y a à nouveau la revue de la presse (mais pas avec les mêmes articles, rassurez-vous, on ne radote pas encore!) à 19h.

Et, cerise sur le gâteau, le jeudi 29, à partir de 20h et toute la soirée, il y a la soirée jeux du mois. toujours le même principe: vous aimez jouer (ou pas d'ailleurs), alors venez faire un tour. On vous proposera des jeux divers (c'est de saison...) et vous pouvez, si le coeur vous en dit, amener les vôtres, ils seront les bienvenus (et vous avec). en plus, comme d'hab, il y aura des crêpes!

Alors, qu'on se le dise, non?

Les revues de presse aux Bas Côtés

Suite à une demande de plusieurs personnes, je mets en ligne sur le site un bref raccourci de ce qui a été proposé aux esgourdes de l'auditoire pour les revues de presse. Les remarques des personnes présentes faisant parti de l'instantané de la rencontre, elles ne figurent pas ici. J'espère que ça permettra à chacun et à chacune de voir un peu ce qui s'y dit, et vous donnera peut-être l'envie de venir voir et écouter de vos propres yeux.

La revue de presse du 16 octobre

Ce n'est pas les informations parues qui manquaient! Il faut faire un tri. Alors j'ai trié un peu. En piochant dans le Plan B pour commencer, on a pu constater que trois hebdomadaires nationaux (le Point, le Nouvel Obs et l'Express) ont pu faire leur Une du 23 août sur le même thème: Lui. Une véritable originalité, tant sur la forme (trois Une, trois photos de notre omniprésident) que sur le fond des sujets abordés. C'est ce qu'on appelle le journalisme à la française sans doute.

Plus sérieusement, la première rubrique avait pour thème "Les abeilles aussi ont des antennes". Le journal CQFD s'était fait l'écho en mai d'une action solitaire (hélas) ayant eu lieu à Millau le soir du premier tour des élections présidentielles: un groupe de personnes avaient ce soir sectionnés les câbles de l'antenne-relais de télévision de Millau. Les habitants avaient été privés de leur bourre-mou pendant trois (avec en prime plus de radio, ni de réseau Bouygues et SFR, Orange restant épargné).

On a, comme il se doit, crier à l'acte de terrorisme (il suffit de comparer les conditions de vie à Millau à Bagdad pour s'en convaincre...). Enfin, pas trop fort, car aucun média ne s'en était fait l'écho. Or, le Plan B (et le Monde Libertaire) nous explique que l'un des "erroristes" (oui oui, un "erroriste", vous avez bien lu) a été alpagué par les gendarmes du coin. Il a avoué son acte odieux sans révéler le nom de ses complices. Figurez-vous que cet homme (dont la présomption d'innoncence a été bafouée par les canards locaux, bien entendu) est un dangereux récidiviste: il avait déjà manifesté pour le maintien de la maternité à l'hôpital de St Affrique dans l'Aveyron (scandaleux!) et qu'il avait perpétré également des actions anti-pub à visage découvert, pour lesquelles il avait été condamné (inadmissible!). Comme dit un dessin humoristique d'Andy Singer: dire aux gens de consommer à la télévision, ce n'est pas politique. Mais dire aux gens de ne PAS consommer, c'est politique...

La loi sur la récidive (vous savez, celle avec les peines planchers) fraîchement mise en place permettra à ce personnage extrêmement dangereux de risquer (selon le Plan B) deux ans de prison minimum et cinq années au maximum. Un comité de soutien se met en place.

Sur le même thème des antennes-relais, le journal La Décroissance nous informe que les USA ont perdu entre 60 et 90% de leurs abeilles sur 27 états, et que le Québec subit une perte de 40%. Les causes sont multiples (pesticides, OGM disséminés en tête) mais une équipe de chercheurs de Coblence pensent que les émissions des antennes de téléphonie mobile pourraient être responsables. Vous regrettez la disparition des abeilles? Vous savez ce qu'il vous reste à faire.

La rubrique suivante s'intitulait "De l'autre côté du miroir". D'un côté du miroir, le discours habituel sur l'immigration subie et la traque aux sans-papiers. De l'autre, un papier de CQFD qui est allé à l'aéroport de Bamako recueillir la parole de personnes fraîchement expulsées. Ca change... A côté de ça, tout va bien: le Canard enchaîné du 3 octobre nous informe que les 30 secondes de pub durant la mi-temps du match France-NZ étaient facturées... 130 000€. Il y a 15 minutes de mi-temps, donc 30 messages de pub... A côté du rêve, la fraîche qui tombe dans les poches de... toujours les mêmes!

Dans la dernière rubrique, intitulée "Faillite et compagnie", on apprenait que le ministère de l'Intérieur, qui avait engagé des intérimaires pour remplir les lettres avec les promesses de nos chers candidats aux législatives, n'a toujours pas payé lesdits précaires (prêt de 1000 euros chacun quand même, quand on a rien, ça permet d'acheter les épinards pour mettre le beurre dessus!). Et le magazine Silence d'octobre nous informait que la dette des USA dépassait l'entendement: 28 000 milliards d'euros. Personnellement, je ne vois pas ce que ça peut bien représenter. en tout cas, ça donne des arguments à balancer à son banquier quand on est à découvert...

En guise de conclusion, un article du Plan B, intitulé "Quand le parti socialiste était socialiste" nous remettait aux oreilles les discours tenus par Jaurès (celui des avenues et des rues) et Blum à leur époque (respectivement avant 1914 et entre 1920 et 1940). On se rend facilement compte à leur écoute qu'ils ne sont pas aussi à droite que les dirigeants du PS actuels veulent bien nous le faire croire. Un exemple? Un extrait du discours de Jaurès (discours sur les Deux méthodes avec Jules Guesde, 26 novembre 1900 à Lille): "D'abord, et à la racine même [de la lutte des classes, note du Plan B], il y a une constatation de fait, c'est que le système capitaliste, le système de la propriété privée des moyens de production, divise les hommes en deux catégories, divise les intérêts en deux vastes groupes, nécessairement et violemment opposés. Il y a d'un côté ceux qui détiennent les moyens de production et qui peuvent ainsi faire la loi aux autres [demandez aux licensiés de 2007 si ce n'est plus vrai], mais il y a de l'autre côté ceux qui, n'ayant, ne possédant que leur force de travail et ne pouvant l'utiliser que par les moyens de production détenus précisément par la classe capitaliste, sont à la merci de cette classe capitaliste".

Ca décoiffe, non? Bon, personnellement, je suis plus fan du "Droit à la paresse" de Lafargue et de ce genre de choses, mais quand même: vous voyez Hollande ou Fabius tenir un discours pareil à l'heure actuelle?

Les choses ont changé, sont devenues plus "complexes", et la mondialisation nous impose ce que nous ne voulons pas? Si vous le dites... Moi, je croyais bêtement que c'était une histoire de volonté commune et de démocratie directe... Et de désertion de la Machine-Travail-Planétaire!

Allez, la prochaine revue de presse sera le 30 octobre, toujours à 19h. Qu'on se le dise!

On m'a dit de vous dire...

Une petite information comme ça, en passant: il y a une réunion publique jeudi 27 septembre à partir de 20h à la Bifurk (rue Gustave Flaubert si ma mémoire est bonne) pour permettre l'information de celles et ceux qui souhaiteraient prendre des informations ou adhérer à une AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne). Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une organisation collective et locale qui permet à une paysan du coin de livrer de façon hebdomadaire à une groupe de consommateurs et de consommatrices une certaine quantité de légumes, le tout étant fixé par accord commun entre le producteurs et vous. LE panier peut s'étoffer pour celles et ceux qui le désirent au fur et à mesure avec des fruit,s des oeufs, de la viande, et j'en passe.

Des groupes de consommateurs s'associant librement avec des producteurs sans intermédiaire, et où tout le monde trouve son compte sans passer par l'Etat... L'anarchie serait-elle en marche?

Soirée jeux

Bonjour à todos et todas!

La première soirée jeux de la rentrée aura lieu le jeudi 27 septembre à partir de 20h. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, voilà comment ça marche: il y a des jeux au local, que vous pouvez utiliser. Vous pouvez aussi ramener les vôtres pour que l'on y joue tous ensemble, et les faire découvrir. Rassurez-vous, les mains dans les poches sont les bienvenues aussi, et les novices sont accueillis aimablement. En plus, pour finir de vous convaincre que c'est une bonne idée de venir, il y a des crêpes maison à prix libre pendant que l'on joue!

Ce qui se passe en septembre

Bonjour à toutes et à tous,

Au mois de septembre, on fait dans le classique: deux concerts de chansons françaises, et quelques autres choses.

Le premier, c'est le vendredi 14 septembre à 19h, et c'est Zeg et Gourdiflo. Ils composent et jouent leurs morceaux de vie, discrètement. Leurs têtes vous diront sûrement quelques choses si vous êtes des habitués du quartier, et notamment si vous avez traînés vos guêtres aux repas de quartier de Marliave.

Le second, c'est l'Estacade Trio, le vendredi 21 septembre à 19h également. C'est de la guinche: une guitare, un accordéon, une contrebasse (à moins que ce ne soit un violon, je ne sais plus) qui reprennent du Vian, du Gainsbourg, du Brassens, et quelques autres. Là aussi, leurs têtes vous diront peut-être quelque chose si vous avez des fins de marché le dimanche à l'estacade dans vos emplois du temps: c'est eux qui les égayent parfois, tout au fond, coincés entre Aldo et M'sieur Joubert.

Dans les deux cas, c'est à prix libre, et en plus il y aura un buffet, lui aussi à prix libre.

A côté de cela, il y a la revue de la presse alternative et indépendante qui revient le mardi 18 septembre à 19h, servie à l'heure de l'apéro, avec les commentaires et propos de l'auditoire. On y retrouvera ces journaux qui permettent de nous tenir au courant de la réalité sociale, loin du bourrage de crâne mollasson du PPA , comme dit le Plan B.

Et puis également la soirée jeux, le jeudi 27 septembre à partir de 20h. Le principe pour ceux qui ne connaissent pas: nous avons des jeux (de cartes, de dés, de société, de plateau), et nous vous proposons de venir y jouer dans la bonne humeur. Vous pouvez également amener les vôtres, pour les faire découvrir. Les joueurs de coinche invétérés y trouveront aussi leur compte: il y en a toujours dans le coin. Et en plus, il y aura des crêpes à prix libre, comme d'habitude.

Elle est pas belle la vie?

Qu'on se le dise!

Quelques nouvelles habitudes

Bonjour à toutes et à tous,

Ca y est, tout est ouvert à tout vent aux Bas Côtés! La reprise, en attendant que la machine-travail-planétaire ne s'arrête pour de bon et que l'on cesse de courir dans tous les sens pour rien sur notre planète. Mais pour l'instant, ça n'en prend pas le chemin... Ceci dit, il ne tient qu'à nous de changer la donne.

Aussi pour le moment, vous retrouverez dans ce local l'épicerie avec le pain, les fruits et les légumes qui reviennent cette semaine, et tout le reste qui est encore là.

Et à partir du dimanche 9 septembre dans l'après-midi, on inaugure les dimanches zik, jeux & grignotages: des copains qui viennent jouer des répertoires sans amplis (voire peut-être a cappella) , des jeux à votre disposition (voire peut-être même les votres que vous améneriez pour les faire découvrir) et pour ceusse que la faim titille de quoi apaiser leurs papilles, avec des tartines, des gâteaux, des soupes, et autres mets suivants la saison.

Tout ça se passe aux Bas Côtés, qu'on se le dise!

Première revue de la presse alternative et indépendante de la rentrée

Bonjour à toutes et à tous,

On reprend les bonnes habitudes: à partir de 19h, mardi 4 septembre aura lieu aux Bas Côtés la première revue de presse de la rentrée. Au programme: des articles et des extraits d'articles piochés dans divers journaux (le Canard enchaîné, grand-père de cette presse, mais aussi le Plan B, le Monde libertaire, l'Ecologiste, Silence, No pasaran, et j'en passe!), agrémentés des remarques et commentaires de l'auditoire. Le tout est servi à l'heure de l'apéro, et l'entrée est libre. Ca sera aussi l'occasion de relancer la machine, puisque les revues de presse auront lieu, comme l'année dernière, un mardi sur deux (donc en septembre, la prochaine est pour le 18 spetembre, à 19h aussi).

Qu'on se le dise!

La réouverture pour bientôt

Bonjour à toutes et à tous,

Après un bon moment de pause pour profiter de l'été, les Bas Côtés réouvriront leurs portes le lundi 27 août, avec des horaires légèrement élargis à partir du mois de septembre:
  • Le matin du lundi au vendredi de 9h30 à 14h;
  • Le soir du lundi au vendredi de 16h30 à 20h;
  • Le dimanche après-midi aussi!
avec toujours la librairie, l'épicerie de producteurs et la cantine le midi.

Bon courage d'ici là à toutes et à tous, et bon vent!
La première fleur du printemps

Un petit questionnaire presque à la Prévert pour voir quelle proximité vous avez avec votre monde. Il a été rédigé par Wendell Berry, un romancier américain, et il est tiré ici d'un ancien numéro de la revue "L'écologiste". A vous de voir...

  1. Pourriez-vous citer le nom d'espèce de l'arbre le plus proche de chez vous?
  2. Est-ce une espèce indigène?
  3. A quelle distance se trouve l'antenne-relais de téléphonie mobile la plus proche?
  4. Combien d'objets chez vous pourriez-vous faire faire vous-même?
  5. Où se trouve la source d'électricité la plus proche de votre domicile?
  6. Savez-vous à quelle heure s'est levé le Soleil ce matin?
  7. Dans combien de jours est la pleine Lune?
  8. Combien de légumes se trouvant dans votre frigidaire proviennent à moins de 50 kms de chez vous?
  9. Là où vous êtes actuellement, savez-vous où est le nord?
  10. Citez cinq noms d'oiseaux non migrateurs dans votre voisinage.
  11. Citez cinq noms d'oiseaux migrateurs dans votre voisinage.
  12. Pensez au bien de votre domicile qui a le plus de valeur monétaire. Combien de jours permettrait-il de faire vive une personne gagnat un euro par jour?
  13. Savez-vous à quelle époque a été construite votre maison, qui l'a construite et d'où viennent les matériaux de construction?
  14. Qu'y avait-il sur le site avant sa construction?
  15. Connaissez-vous le nom de la personne qui assure le nettoyage de votre rue?
  16. Pourriez-vous dire l'origine du nom de la ville/du village où vous habitez?
  17. Sur combien de générations connaissez-vous le nom de vos aïeux? Où vivaient-ils?
  18. Connaissez-vous la source qui alimente l'eau de votre robinet?
  19. Combien d'eau consommez-vous chaque année?
  20. Quand pour la dernière fois avez-vous emprunté quelque chose à un voisin? Quel était cet objet?
  21. Combien deacs poubelles jetez-vuos chaque année?
  22. Où vont vos déchets?
  23. Connaissez-vous le nom de la personne qui les collecte?
  24. Quel pourcentage de ces déchets pourrait être composté?
  25. Connaissez-vous la nature du sol près de chez vous?
  26. Ctez cinq plantes comestibles poussant dans votre région.
  27. Savez-vous à quelle saison consommer ces plantes?
  28. De quelle direction viennent habituellement les orages?
  29. Quelle est la pluviosité annuelle près de chez vous?
  30. Savez-vous où se trouve l'arrêt de bus le plus proche de chez vous?
  31. Au printemps, quelle est la fleur sauvage qui s'épanouit la première près de chez vous?
  32. Savez-vous plus précisément quand début sa floraison?
  33. Quelle est la distance maximale que vous avez parcouru à pied depuis chez vous?
  34. A quand remonte votre dernière conversation avec le facteur? Connaissez-vous son nom?
  35. Où se trouve la centrale nucléaire la plus proche de chez vous? A quand remonte le dernier incident?
  36. Si la mer monte d'un mètre dans les 50 prochaines années, votre maison risque-t-elle d'être inondée?
  37. A quelle distance se trouve l'endroit sauvage le plus proche de chez vous?
  38. Combien de personnes vivant à moins de 500 mètres de chez vous connaissez-vous?
  39. Quand vous tirez la chasse, savez-vous où s'évacuent les eaux usées?
  40. Savez-vous comment sont dépensés vos impôts locaux?
  41. Quelle était l'activité principale dans votre secteur il y a 100 ans? 500 ans? 1000 ans?
  42. Savez-vous où se trouve le marché fermier le plus proche et le jour de la semaine où il a lieu?
  43. Si l'argent perdait toute valeur, combien de jours pourriez-vous survivre chez vous?
  44. Pour dire combien de constellations vous apercevez de votre cahmbre à coucher? A quand remonte la dernière fois où vous avez observé le ciel?

Voila, ça serait tout pour aujourd'hui.

A bientôt

Les Bas Côtés sur le Net

Bonjour à toutes et à tous,

Voici donc le premier message de ce blog, blog qui se consacrera notamment à:
  • Donner des nouvelles de ce qui se passe aux Bas Côtés (local situé au 59 rue Nicolas Chorier à Grenoble);
  • Faire circuler certaines infromations que nous jugerons pertinentes;
  • Editer des billets d'humeur ou des remarques sur le monde tel qu'il est, ou du moins tel qu'on le perçoit du trottoir où se situe le local...
Et pour commencer, voici la 4ème de couverture d'un livre qui sera bientôt disponible à la librairie des Bas Côtés, intitulé "L'insurrection qui vient", ouvrage écrit par un Comité invisible et édité chez La Fabrique. Livre au discours aussi tranchant qu'une lame de Tolède, arme utile en ces temps troubles où la survie intellectuelle est des plus dures:

"Rien ne manque au triomphe de la civilisation.
Ni la terreur politique ni la misère affective.
Ni la stérilité universelle.
Le désert ne peut plus croître: il est partout.
Mais il peut encore s'approfondir.
Devant l'évidence de la catastrophe, il y a ceux qui s'indignent et ceux qui prennent acte, ceux qui dénoncent et ceux qui s'organisent.

Le comité invisible est du côté de ceux qui s'organisent."

Espérons que les Bas Côtés soient aussi de ce côté là pour longtemps encore, et que de plus en plus de personnes rejoindront cette zone de l'humanité qui ne soumet plus aussi facilement à ses maîtres.